République Démocratique du Congo | Points Saillants de Protection - aperçu sémestriel | janvier - juin 2024

2024-08-01
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Un semestre qui offre un tableau peu reluisant…

En République démocratique du Congo, le premier semestre 2024 a été caractérisé par une détérioration de la situation humanitaire et de protection. Des violations et abus droits humains notamment contre des femmes et des enfants, des attaques contre les sites de déplacés, des villages et autres infrastructures critiques ont rythmé la vie des populations civiles dans les zones affectées par les conflits. Ces conflits et violences ont entrainé un déplacement forcé de plus de 940 000 personnes entre janvier et avril 2024, la plupart étant contraint aux déplacements multiples. En outre, les conflits et l'insécurité ont été les principaux facteurs à l'origine des niveaux élevés d'insécurité alimentaire pour des millions de personnes : Les récoltes ont été détruites, les voies d’approvisionnement bloquées et les champs rendus inaccessibles. Cette situation a été aggravée par les catastrophes naturelles notamment les inondations qui ont détruit 50 889 hectares de terres cultivables.
Le monitoring de protection du HCR et ses partenaires a identifié 26 009 violations et abus dans 27 territoires couverts, faisant 50 371 victimes (dont 43% sont des femmes et filles). En outre, selon les données de la réponse du Domaine de responsabilité VBG (Violences Basées sur le Genre), entre janvier et mai 2024, au moins 53 224 survivant (e)s des VBG ont été pris en charge dans les points de prestation de services.
L’autre fait marquant le premier semestre de 2024 est le retrait définitif de la MONUSCO de la province du Sud Kivu. La perspective de ce retrait dans un contexte où l’activisme des groupes armés subsiste avait suscité des inquiétudes de la part des acteurs de protection.


Et une lueur d’espoir…

A côté de ce tableau plutôt sombre en termes de protection et de besoins humanitaires, quelques initiatives et évènements ont permis de confirmer que les violences et conflits en RDC ne sont pas une fatalité, et que des solutions peuvent être trouvées.
Ainsi, un accord de paix a été signé le 7 avril 2024 à la cité de l’Union Africaine autour du Président de la République, par les autorités coutumières du Kwango, Kwilu, Maï Ndombe, Kongo central et une partie de la ville de Kinshasa. Cette évolution avait donné un signal positif malgré que des tensions et violences ont persisté dans les localités affectées par la crise.
Dans la province d’Ituri, un nouvel acte d’engagement pour un dialogue intercommunautaire en vue d’une paix durable dans la province a été signé le 19 avril 2024 par les principaux groupes armés lors d’une assise tenue par l’ex-Vice Premier Ministre et Ministre de la Défense dans la ville de Bunia.
A la fin de ce semestre, en début juillet 2024, une trêve humanitaire de deux semaines a été convenue entre les belligérants dans le cadre de la crise M23, trêve qui a été renouvelée.
Ces différentes initiatives, qui devraient être soutenues et accompagnées, permettent un regain d’espoir, surtout pour les populations tant meurtries par les violences.