Mali Protection Analysis Update

2024-08-12
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La situation de protection des civils de janvier à juin 2024 a continué de se dégrader, avec le retrait de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), ainsi que la reprise des hostilités entre l’armée malienne et les autres groupes armés signataires de l’accord d’Alger de 2015. Le contexte humanitaire et de protection devient de plus en plus complexe et dynamique avec la multiplication des attaques indiscriminées des groupes armés non étatiques (GANE), les opérations militaires pour contenir ces attaques, les blocus sur les axes routiers et l’expansion de la crise vers les régions du sud et de l’ouest du pays.

Au 31 mai 2024, le Gouvernement malien communiquait le chiffre officiel de 330 713 personnes déplacées internes reparties entre 87 623 ménages au Mali, cela à travers le programme Matrice de Suivi des Déplacements (Displacement Tracking Matrix, DTM en anglais). Les enfants et les femmes adultes enregistrés représentent 58% et 26% des personnes déplacées, respectivement. Les affrontements entre les groupes armés rivaux ou entre les groupes armés non étatiques et les FAMa, les incursions des GANE dans plusieurs localités et la menace des engins explosifs ont aussi entrainé des mouvements de population vers les pays limitrophes (Algérie et Mauritanie) ou vers le sud du Mali. Cette situation touche principalement le Nord-Ouest de la région de Tombouctou et de Taoudéni, les régions de Ménaka, Kidal, Mopti et certaines localités de la région de Ségou.

Au premier semestre 2024, le contexte sécuritaire et de protection a continué de se dégrader, avec une augmentation de 288% des violations de droits humains rapportées (par rapport au 1er semestre 2023) par le système de monitoring de protection.  Les catégories de violations les plus fréquentes au cours de cette période sont les atteintes à l’intégrité physique et/ou psychique, les atteintes au droit à la propriété et le mouvement forcé de population. Les régions les plus touchées sont Gao, Mopti, Douentza, Bandiagara, Ségou et Tombouctou.

Les risques de protection nécessitant une attention immédiate au cours de la période couverte par cette analyse sont les suivants :

  • Attaques contre des civils et autres homicides illégaux, et attaques contre des biens de caractère civil. 
  • Entraves ou restrictions illégales à la liberté de circulation, siège et déplacement forcé.
  • Enlèvement, séquestration, disparition forcée, arrestation et/ou détention arbitraire ou illégale.
  • Violence basée sur le genre.  
  • Présence de mines et autres engins explosifs.