Cluster Protection RDC : Aperçu du Monitoring de Protection Commun dans la Province du Nord-Kivu (30 avril 2025)

La poursuite de la violence armée qui touche notamment les zones de contact entre l’AFC/M23 et les groupes armés/Wazalendo dans les Territoires de Nyiragongo, Masisi, Walikale et Lubero ainsi que l’activisme violent des ADF dans le Territoire de Beni, constituent les principales sources des déplacements forcés et de violations des droits. Dans les zones urbaines notamment à Goma et en périphérie, le banditisme armé constitue un facteur supplémentaire. Les opérations menées pour y mettre fin, ainsi que le démantèlement des sites qui se poursuit, sont aussi des facteurs de risques de protection pour les populations civiles. En outre, l’insécurité qui persiste, la présence des REG/EEI, les conflits LTP dans les zones de retour pourraient, faute de mesures d’atténuation, compromettre la durabilité des retours. Il est important d’organiser la réponse d’urgence et de mettre en place des activités de résilience et de cohésion sociales appropriées là où cela est possible pour réduire les risques de protection auxquelles les populations sont exposées. Une importance particulière devrait être accordée à « l’approche sensible aux conflits » et au principe « ne pas nuire » dans la mise en place de ces activités.

Tendances majeures :

  • Incidents majeurs : 455 cas de violations aux droits ont été identifiés, en particulier les homicides avec 25% des violations suivi des enlèvements ou disparitions forcées (22%), les extorsions de biens et pillages (18%), les coups et blessures (18%) et les viols (5%). Malgré la baisse des cas de violations et abus, la hiérarchie des principales violations demeure identique à celle du mois de mars 2025.
  • Localités affectées : La couverture du monitoring de protection a atteint 23 zones de santé dans le Nord-Kivu au mois d’avril 2025. Le territoire de Nyiragongo est le plus affecté avec 33% des violations identifiées suivi du territoire de Beni avec 26% et du Rutshuru avec 15%. La tendance est à la baisse dans la quasi-totalité des territoires, à l’exception de Nyiragongo dont le nombre de violation a relativement augmenté de 22% par rapport au mois de mars 2022.
  • Victime identifiée : Plus de 80% des victimes sont des hommes, en quasi-totalité dans la tranche d’âge de 18 à 59 ans. Les hommes en âge actif sont les plus mobiles, et dans ce contexte de violences généralisées sont plus exposés aux risques de protection tels que les homicides (meurtres), les disparitions forcées, les coups et blessure et les extorsions de biens. Ce constat corrobore la hiérarchie des principales violations décrite au premier point.
  • Population affectée : Les populations retournées continuent d’être les principales victimes de ces violations. Au cours de la période, 144 violations ont affecté plus de 559 personnes soit 67% des victimes identifiées au mois d’avril. Cette tendance est la plus observée dans le territoire de Rutshuru dont 77% des victimes identifiées sont des retournés.
  • Violences sexuelles basées sur le genre (VBG) : Malgré la baisse des cas de VBG identifiées, 75% des allégations de violences sexuelles basées sur le genre sont des cas de viol. Une tendance similaire à celles des mois précédents de l’année 2025.
  • Atteintes aux droits à la vie : 113 cas d’homicides/meurtres ont été identifiés, représentant 25% des violations identifiées et 56% des atteintes au droit à la vie et à l’intégrité physique, au mois d’avril. Le territoire de Nyiragongo demeure le plus affecté avec plus de 52% des cas d’homicides identifiés.