GPC Operations Cell: gpc[at]unhcr.org
Gender-Based Violence: chase[at]unfpa.org
Child Protection: rpouwels[at]unicef.org
Housing, Land and Property: jim.robinson[at]nrc.no
Mine Action: unmasgeneva[at]un.org
APERÇU GÉNÉRAL
En date du 20 janvier 2024, Félix Tshisekedi, élu pour un second mandat à la Présidence de la République Démocratique du Congo (RDC), a prêté serment, en présence d’une quinzaine de chefs d’État Ce mandat débute en pleine crise humanitaire qui perdure depuis près de trente ans, consécutivement à de multiples conflits qui sévissent dans l’Est du pays ainsi que dans d’autres provinces avec des poches d’insécurité causées par des conflits entre groupes armés et des conflits fonciers/ pour le contrôle des ressources naturelles. Depuis le début de l’année 2024, plus de 128,000 personnes se sont nouvellement déplacées en RDC portant le total à environ 6,8 millions de personnes déplacées. Les femmes représentent 51% de la population déplacées. Plus de 80% des déplacements sont dus aux attaques et affrontements armés. Il sied de noter que le Nord Kivu et l’Ituri sont les provinces ayant accueilli plus de personnes retournées au cours des 3 derniers mois. Aussi, dans un communiqué de presse publié le 29 janvier 2024, le Coordonnateur humanitaire en République démocratique du Congo a très justement exprimé l’inquiétude de la communauté humanitaire face à la nouvelle escalade de violences ainsi qu’aux graves atteintes au droit international humanitaire commises dans la province du Nord Kivu. Les faits marquants ci-après ont été notés en janvier 2024:
• Importantes inondations et éboulements de terrain dans plusieurs provinces du pays et mobilisation du gouvernement et des acteurs humanitaires pour une réponse urgente ;
• Dans le Petit Nord Kivu, intensification des affrontements entre le M23 et les coalitions des groupes armés ainsi que les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) dans les territoires de Masisi et de Rutshuru entrainant des déplacements, des représailles et abus de droits humains ; renforcement des effectifs des parties au conflit à Goma et sur le territoire de Nyiragongo.
• Dans le Grand Nord Kivu, on note des incursions et embuscades de présumés éléments ADF contre les populations locales (également durant les mouvements de population, notamment dans les groupements Babumba Kisiki et l’axe Mbau-Kamango), notamment des agriculteurs durant la période de récolte de cacao, dans la zone de santé d’Oïcha ;
• Au Sud Kivu, on note de multiples affrontements entre groupes armés (territoire de Kalehe) et entre des éléments d’un groupe armé (Raiya Mutomboki Makindu) et un groupe d’autodéfense populaire (Territoire de Shabunda) occasionnant d’importants incidents de protection et des mouvements de population; accueil de personnes déplacées internes dans les groupements de Buzi et Zaralo, suite à la crise M23 dans le Nord Kivu (territoire de Masisi);
• Dans la province de l’Ituri, l’activisme des présumés éléments des groupes armés de l’Union des Révolutionnaires pour la Défense du Peuple Congolais de la Coopérative pour le Développement du Congo (CODECO/URDPC) et des Forces démocratiques alliées (ADF) seraient à l’origine de multiples atteintes aux droits humains contre les civils: homicides, enlèvements, limitations de la libre circulation des personnes, pillages de biens…
• Dans la province du Tanganyika, il y a la persistance des activités des groupes armés (Maï-Maï Apa na Pale sur l’axe Bendera) face à une présence réduite des FARDC dans les contrées reculées au Nord de Kalemie, contribuant au maintien d’attaques armées et de braquages contre les civils de la part de milices et groupes armés.
• Dans les provinces du Kasaï, Kasaï-Central et Kasaï-Oriental, des évasions de détenus causeraient l’insécurité au sein de la population ; accueil de milliers de cas expulsés d’Angola (Kamako) ainsi que des tensions post-électorales qui ont entrainé l’expulsion 252 Kasaïens de la province du Haut-Lomami vers la ville de Mwene Ditu (province de Lomami).
• La situation sécuritaire et de protection dans les territoires de Kwamouth (province de Maï-Ndombe), Bagata (province du Kwilu), Kenge (province de Kwango) et une partie de la commune de Maluku dans la ville province de Kinshasa est restée très préoccupante en raison de la recrudescence d’attaques des miliciens Mobondos et d’affrontements entre ces derniers et les forces armées congolaises (FARDC) dans le territoire de Kwamouth, mais aussi dans les autres territoires sus évoqués.