Democratic Republic of Congo Protection Analysis Update

2025-11-20
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La situation humanitaire et de protection en République Démocratique du Congo (RDC), déjà très précaire et instable depuis plusieurs années consécutives, a connu un important bouleversement depuis le début de l’année 2025. Cette dégradation fait suite à une combinaison de facteurs aggravants, à savoir l’escalade militaire entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et l’Alliance Fleuve Congo/Mouvement du 23 mars (AFC/M23), avec le soutien de leurs alliés respectifs, dans les provinces du Nord et Sud Kivu ; l’aggravation des affrontements entre les groupes armés à obédience communautaire dans la province de l’Ituri ; la persistance des activités du groupe Forces démocratiques alliées (ADF) sur la zone frontalière entre le Nord Kivu et l’Ituri ; ainsi que la persistance de conflits intercommunautaires violents dans les provinces du Tanganyika, de la Tshopo, du Kasaï, ainsi que de l’ex-Bandundu (Mai-Ndombe, Kwango, Kwilu). Les affrontements armés ont souvent été d’une violence considérable, se caractérisant par une utilisation d’armes lourdes et des bombardements dans des localités à forte concentration humaine, y compris les zones hébergeant des sites des personnes déplacées internes (PDIs).

Cette violence armée a entraîné des déplacements forcés, massifs et récurrents des populations, une prolifération accrue des restes explosifs de guerre, de graves violations et abus des droits de l’homme, des besoins humanitaires aigus, ainsi qu’une détérioration constante des conditions de vie pour des millions de personnes. En outre, la RDC a été confrontée à des épidémies telles que Mpox, le choléra et Ebola (MVE), ainsi qu’à des catastrophes naturelles, notamment des inondations, dans les provinces du Sud Kivu, Tanganyika et Kinshasa.

L’aggravation de la situation humanitaire à l’Est de la RDC s’est produite concomitamment à la révision drastique de la politique américaine en matière d’aide humanitaire et de développement ; les États-Unis finançant jusque-là près de 70 % de la réponse humanitaire dans le pays. Cette évolution a considérablement limité les capacités de réponse des acteurs humanitaires.

Les risques de protection nécessitant une attention immédiate au cours de la période couverte par cette analyse sont les suivants :

  1. Violences basées sur le genre
  2. Attaques contre les civils et autres homicides illégaux, et attaques contre des biens de caractère civil
  3. Vol, extorsion, éviction forcée ou destruction de biens personnels
  4. Recrutement et utilisation des enfants dans les groupes armés
  5. Violence psychologique / émotionnelle ou détresse infligée