Cluster Protection RDC : Aperçu du monitoring de protection commun dans la province du Nord-Kivu au 31 mai 2025

La poursuite de la violence armée qui touche notamment les zones de contact entre l’AFC/M23 et les groupes armés / Wazalendo dans les Territoires de Rutshuru, Masisi et Lubero ainsi que les actes de criminalité dans les territoires de Nyiragongo et Beni, ont constitué les principales sources de violations des droits et de déplacements forcés dans la période de mai 2025. Dans les zones urbaines notamment à Goma et en périphérie, le banditisme armé constitue un facteur supplémentaire. En outre, l’insécurité qui persiste, la présence des REG/EEI, les conflits LTP dans les zones de retour pourraient, faute de mesures d’atténuation, compromettre la durabilité des retours. Il est important d’organiser la réponse d’urgence et de mettre en place des activités de résilience et de cohésion sociale appropriées là où cela est possible pour réduire les risques de protection auxquelles les populations sont exposées. Une importance particulière devrait être accordée à « l’approche sensible aux conflits » et au principe « ne pas nuire » dans la mise en place de ces activités.

Tendances majeures :

  • Localités affectées : La couverture du monitoring de protection a atteint 23 zones de santé dans le Nord-Kivu au mois de mai 2025. Le Nyiragongo et Beni sont les plus affectés avec chacun 21% des violations identifiées, suivi du territoire de Masisi qui cumule 17% et du Lubero qui cumule 17%. La tendance est à la baisse dans la quasi-totalité des territoires par rapport au mois d’avril 2022. Cette baisse est plus observée dans les zones de retour comme Rutshuru qui cumulait durant tout le premier trimestre 2025 un pourcentage élevé de violations.
  • Incidents majeurs : 406 cas de violations aux droits ont été identifiées, en particulier les coups et blessures qui cumulent 20% des violations suivi des homicides avec 19%, les extorsions de biens (17%), des enlèvements ou disparitions forcées (17%), les incendies et pillages des biens (11%) et les viols (5%). Les cas d’homicides, en quasi-totalité lié à la criminalité, demeurent la principale violation depuis le début de 2025.
  • Violences sexuelles basées sur le genre (VBG) : Malgré la baisse des cas de VBG identifiés, 95% des allégations de violences sexuelles basées sur le genre sont des cas de viol. Une tendance similaire à celles des mois précédents de l’année 2025.
  • Atteintes aux droits à la vie : 82 cas d’homicides/meurtres ont été identifiés, représentant 19% des violations identifiées et 46% des atteintes au droit à la vie et à l’intégrité physique, au mois de mai. Le territoire de Nyiragongo demeure le plus affecté avec plus de 33% des cas d’homicides identifiés.
  • Victime identifiée : Plus de 76% des victimes sont des hommes, dont l’âge varie entre 18 à 59 ans. Ces derniers sont, dans ce contexte de violences généralisées, les plus exposés aux risques de protection tels que les homicides (meurtres), les disparitions forcées, les coups et blessure et les extorsions de biens.
  • Population affectée : Les populations retournées continuent d’être les principales victimes de ces violations. Au cours de la période, 183 violations individuelles ont été identifiées affectant des personnes retournées soit 45% des victimes identifiées au mois de mai. Cette tendance demeure la plus observée dans le territoire de Rutshuru.